Il y a tout juste deux semaines le Nordik Impakt Festival se terminait en apothéose avec une soirée de clôture complète. Retour aux origines, elle se déroulait au Parc Expo de Caen et nous proposait plus d’une vingtaine d’artistes repartis sur 4 scènes de 20h30 à 6h.
L’annulation de dernière minute de Kaytranada, l’absence de Flume dans What So Not et le manque de toilettes n’ont su gâcher cette belle soirée sous le signe de la musique électronique. On retiendra notamment le superbe (et trop court) live de Kuage, l’ouverture de soirée par les joyeux trublions Salut C’est Cool, le Sound System tenu pas Stand High Patrol, le set fou de UZ, la Techno de Âme, les galères du changement d’heure et le live musclé de Cotton Claw.
J’ai pu les interviewer avant leur montée sur scène afin d’en savoir plus sur leur manière de produire, leurs projets et leurs découvertes. Retour sur une chouette rencontre avec les boys de Cotton Claw !
Hello les gars, une petite présentation pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Yoggyone : On s’appelle Cotton Claw, on est un groupe de 4 beatmakers né il y a un peu plus de 2 ans.
Zo aka la Chauve-Souris : On a chacun nos projets solo à la base. On s’est réuni pour faire ce projet avec deux choses en tête : tout jouer live sur nos MPC et contrôleurs, et faire autre chose que chacun faisait dans son projet solo. Du coup on est parti dans quelque chose de Club. À la base c’est Lilea Narrative qui nous a réuni pour le projet, Zerolex, Yoggyone et Zo aka la Chauve Souris.
Lilea, comment s’est passée cette rencontre ?
Lilea : Je viens de Caen à la base, et il y a un échange entre Besançon et Caen installé depuis plusieurs années déjà, Caencun ~ Bestown. J’ai rencontré toute la clique à Besançon en venant jouer, parce qu’il y avait une scène très active, et qui l’est toujours. À l’époque il y avait des soirées comme les Boogie Boxxx qui amenaient des choses qu’on écoutaient sur Caen, et les soirées Eklektik & Friend aussi. Après Yoggy, Zerolex et Zo ont signés sur un label Caennais, Eklektik Records. Donc voila, tout le monde suivait un peu ce que faisait tout le monde. Puis je suis venu m’installer à Besançon il y a trois ans. J’étais artiste associé dans une SMAC à Besançon, La Rodia, et il y a eu l’opportunité de créer un projet. Je leur ai proposé le projet, de se réunir à quatre, faire un groupe, un vrai live band avec des pads. Et ils ont kiffé le truc.
Et comme disait Zo, on joue tout en live sur nos pads, sans séquences. On essaie de trouver une identité musicale au projet qui est autre de ce qu’on développe en solo. Donc on est allé vers des choses plus Club et House, dans des sons qu’on fait pas forcement dans nos projets mais qu’on écoute beaucoup.
Quatre projets réunis en un seul, pour une nouvelle identité musicale.
Lilea : Ouais voilà ! Après chacun à sa façon de produire, à des manières de travailler que l’autre n’a pas. Et l’idée c’est justement de créer une émulation là dessus, que chacun puisse faire des propositions, amener des choses. Et puis aussi essayer de mettre un peu son ego de côté, d’écouter tout le monde et qu’on puisse s’entendre pour créer un truc. On crée vraiment le projet à quatre. On compose à quatre, on répète à quatre, on joue à quatre. On est un vrai groupe !
En parlant de production, est-ce que vous avez une manière pour composer ? Un processus particulier ?
Zerolex : Chacun amène des idées, on n’a pas de postes assignés. On tourne, l’un va proposer un beat et la fois d’après fois ça sera un autre.
Comment ça se passe ensuite ? Vous bosser ensemble en studio ?
Zo : On a pas mal de temps de création.
Yoggyone : On est pote donc on se voit souvent. On répète comme un groupe pour créer les morceaux, puis après on se revoit pour bosser le live, ou voir qui va faire quoi. Parce que comme disait Zerolex, on est pas assigné à un instrument. Un coup je vais taper un beat, un coup je vais jouer des voix ou des samples, etc.
Lilea : On est tous sur Bestown et on est soutenu par la Rodia, donc on a aussi une possibilité de développer là-bas. C’est notre centre névralgique. On a un espace pour travailler, se réunir, répéter et bosser. Là on est en train de peaufiner l’album, donc on s’est retrouvé là-bas pour le bosser. Mais comme il n’y a pas d’instruments propre à chacun, tout le monde peut amener un ligne de lead, un sample de voix. Y’a tout plein d’idées qui fusionnent, donc après on voit si tout le monde kiff, si il y a la pulse dans le track. Voilà, on avance et on crée comme ça.
Vous avez pas mal tourné cette année. Quel est votre meilleur souvenir ?
Yoggyone : Je crois qu’on a tous le même ! Sur scène : les Solidays. 6000 personnes, le feu, un gros son, des boules à facette de 2 mètre de diamètre. On a tout retourné c’était méchant !
Zerolex : La première fois qu’on joue devant autant de gens !
Yoggyone : Le deuxième, y’a un mois on est allé à La Réunion. Sur scène c’était cool aussi, mais c’était vaiment un trip. On est parti 5 jours, on avait 3 jours là-bas. On a fait le tour de l’ile en long, en large en travers… surtout en travers !
Quelles sont vos dernières découvertes musicales ?
Zerolex : Photay ! C’est un jeune de 21 ans je crois. J’ai découvert ça par Fulgeance et je kiff !
Yoggyone : C’est pas super récent. Je vais dire un mec que j’adore, qu’a fait du son chanmé mais qui est pas du tout connu c’est Crackazat !
Lilea : Pour le coup c’est un mec que j’ai découvert y’a vraiment peu de temps, et ça me plait bien de le citer dans ce contexte là. C’est le hollandais Julien Mier ! Il nous a fait un remix sur l’EP Dusted. Après c’est pas forcement supra accessible, c’est assez pointu, mais il a un son vraiment spécial. Il sortira bientôt des trucs, on va entendre parler de lui assez rapidement.
Zo : J’ai pas d’idée qui me vient comme ça… Vraiment je sais pas qui dire.
Yoggyone : En ce moment on kiff beaucoup tout les quatre Jon Hopkins, qu’est pas vraiment un petit gamin. Et James Holden, il a sorti un album qui s’appelle The Inheritors. C’est un vieux de la vieille qui fait de la musique qu’avec un synthé modulaire, c’est complètement incroyable. Bon c’est pas n’importe qui, il est super connu, mais j’atteri un peu dans ce milieu.
Tout à l’heure tu parlais d’un prochain album. Tu peux en dire d’avantage ? Quelle est la suite de vos projets ?
Lilea : Ouais on est entrain de le finir, on est encore sur les prods. On est vraiment sur la fin, avant mixage et mastering. L’idée c’est de le sortir sur Cascade Records, là où on a sorti notre premier EP, et on se projette sur une sortie fin février, début mars 2015. Là on n’a pas beaucoup de dates qui se profilent après Nordik, donc on va continuer à travailler cet album, le peaufiner comme on le veut. On a vraiment envie d’aller au bout de ce projet, qu’on en soit content. On va jouer à Rennes aux Bars en Trans, et on est train de travailler sur la tournée 2015 dès début-Février.
J’ai également quelques questions de la part des lecteurs.
Yoggy : Est-ce qu’on est célibataire ?
Ça s’était ma soeur qui te demandait, on en parle tout à l’heure !
Adrien : Quel est votre groupe préféré dans la programmation du Nordik ?
Zerolex : Salut C’est Cool !… Nan je déconne.
Tous : fLako !
Lilea : J’aurais été curieux de voir Kuage quand même.
Zo : Curieux de voir le projet de Flume aussi, What So Not.
Zerolex : Kaytranada aussi !
Ismaël : Quelles sont vos inspirations pour vos productions ?
Zerolex : Lone, qu’on apprécie tous.
Yoggyone : Fantastic Mr Fox, Romare, James Holden, Jon Hopkins. Pour le coup ça sonne différemment, mais c’est des trucs qu’on kiff.
Merci les gars et bon concert !
Bonus : report vidéo de leur live avec un extrait d’un nouveau titre
Tags: Cotton Claw Lilea Narrative Nördik Impakt Yoggyone Zerolex Zo aka La chauve-souris