C’est équipé d’un Polaroïd, d’une tente de prêt et de caramel au beurre salé que je me suis rendu au Festival Le Cabaret Vert, à Charleville-Mézières (dans les Ardennes) pour un weekend de concerts, camping et rencontres. Retour sur mon premier Cabaret :
© DarkRoom – Cabaret Vert 2013 – www.assodarkroom.fr
Les concerts
JEUDI
Après une première tournée de crêpes, de caramel au beurre salé, et avoir fait connaissance avec les voisins campeurs, il est (grand) temps d’aller sur site. Le show des Eels vient de se terminer, Alt-J enchaine aussitôt. Le quatuor anglais offre un live un peu plat et pauvre, heureusement que la qualité de leurs titres nous fait oublier le reste.
Trainé de force à Deftones par des rencontres déjà conquises, je n’ai pu qu’apprécier la puissance de leurs titres en live. Pause bière au Bar Groin Groin Sound System. À peine le temps de discuter avec les bénévoles que le concert d’A$ap Rocky est déjà à la moitié. Très attendu par le public, le rappeur n’a pas déçu. Je laisse Asaf Avidan au loin pour me préparer à la folie Major Lazer. Comme on pouvait s’y attendre, c’est la grosse fête (autant dans le public que sur scène). Lancé de sifflets, mascotte sur scène, guns à fumée, montée de filles sur scène, etc.. Les tubes s’enchainent vite, presque trop. Le show tourne plus au spectacle qu’au concert, dommage. C’est Amon Tobin qui clôture cette première et avec DJ set enivrant (pas de live Two Fingers…) se baladant entre Trap, Drum’n Bass et Dubstep. Retour au camping, la tente s’impatiente.
VENDREDI
Réveil en douceur à l’ombre des arbres (quel pied d’avoir de l’ombre en camping!), le soleil et les batailles d’eau sont au rendez-vous. Après avoir lamentablement perdu au ‘1000 Bornes’, direction Skip The Use. Fidèle à leur réputation, le live est dynamique et le courant passe très bien avec le public. Suivent ensuite les Bordelais Jc Satàn qui réussissent avec succès la lourde tâche de remplacer Beady Eye juste avant les mythiques Offspring. Mythiques pour leur enchainement de tubes (qui ont bercé bon nombre de lycéens/collégiens) mais pas spécialement pour leur prestation qui manque d’échange avec le public. Puis, pris dans une discussion plus que passionnante, Crystal Castles me passe hélas sous le nez. Retour à la réalité avec la Techno-Acid de Boys Noize. Du haut de son crâne lumineux, l’Allemand nous décrasse les oreilles et assomme le cerveau comme il faut. Netsky clôture en beauté la journée la plus belle et la plus remplie du weekend (21 000 festivaliers – record historique). Retour au camping, l’apéro est toujours de mise. Vous prendrez bien un peu de Caramel au beurre salé ?
SAMEDI
3ème jour, la pluie est de la party. Mais rien ni personne ne viendra gâcher ce Cabaret !
Je commence cash avec Bomba Estero et leur Electropicale colombienne, idéal pour oublier le ciel menaçant. S’enchaine ensuite le groupe suédois Royal Republic, condensé d’énergie sur scène. Le genre de groupe qui te remet d’appoint après une courte nuit. Petit saut au Temps des Cerises – la mini-scène cachée dans le bois – et surprise, Heymooshaker est dans la place. Le duo Beatbox – Guitare/voix offre un chouette concert, mais ça reste malgré tout un groupe à voir dans une petit salle plus intimiste pour que la guitare et la finesse du beatbox prennent tout leur sens. Puis visite des bonus du Cabaret : le festival de BD et l’espace Cinéma. C’est vraiment agréable de trouver des endroits pour se poser, prendre le temps de lire des BD, se les faire dédicacer, matter des courts-métrages, etc…
Hanni El Khatib commence, allons voir ça. Et c’est déçu que nous arrivons tous à la même conclusion, « c’est mou » et le monsieur ne daigne pas (ou peu) parler avec son public. Buvons pour oublier. Petite dégustation de Kébab au sanglier accompagné de bière locale devant le tant attendu Wu-Tang Clan en grande forme et bien disposé à faire jumper le stade. Puis arrive Gesaffelstein et rien ne va plus, c’est la guerre. Accroché à la barrière, lunettes en poche, en compagnie de Léon – rencontre inattendue et rédactrice chez Trainee Records – le dandy nous retourne le cervelet. Puis c’est le live rodé des Bloody Beetroots et le set plein de basses de Brodinski qui finissent par nous achever en beauté. Le site s’endort, le camping se réveille. La fête peut continuer jusqu’au petit matin.
Bien que n’étant pas resté le dimanche, je dresse un très beau bilan de cette première rencontre avec le Cabaret Vert : un festival écocitoyen impliqué localement et associativement, qui ne fait pas les choses à moitié en terme d’accueil, de bien être du festivalier et de programmation. Un évènement incontournable pour clôturer en beauté vos vacances d’été !
À l’année prochaine Francis, vivement les 10 ans !
J’ai gouté pour vous
Vu la diversité et la qualité des stands de nourriture sur le festival, il fallait en parler
☆ Kébab au sanglier (Cf. Photo au dessus, aussi flou que mon esprit) : Du jamais vu, exclusivité mondiale du Cabaret Vert ! Bien que le sanglier ne semble qu’être dans le nom (peu de différence avec le kébab classique), c’est le genre de produit qui vous cale bien.
☆☆ Crêpes chèvre-tomates : Amateur de fromage de chèvre, c’est pour vous !
☆☆ Chien chaud ardennais : Rien de mieux qu’un bon hot-dog avec des ingrédients locaux, au top !
☆☆☆ Bieres ardennaises et belges : C’est quand même plus sympa de boire du local que du coupé à l’eau !
☆☆☆ Mention spéciale aux fruits frais en vente sur le camping. La pastèque est vraiment un très bon allié contre les insolations. Tu manges, tu te désaltères et tu t’en sers de couvre-chef !
Les interviews express :
Lise, les pieds de P.A, Quentin et Vava – Festivaliers
◇ D’où venez-vous ?
Lise & Vava : Lille
Quentin : Aubervilliers, 9.3 représente gros !
◇ Pour qui êtes vous là ?
Lise : Offspring et pour les copains !
Vava : The Offspring et l’ambiance du festival !
Quentin : The Offspring, Deftones, Wu Tang Clan, Hanni El Khatib, The Bloody Beetroots, et les gens du camping
◇ Coup de coeur du festival (concert ou non) ?
Lise : Les pogos d’Offspring étaient bons et les gens sont cools ! On peut bouffer presque à l’oeil
Vava : Offspring of course ! Et bonne surprise pour A$ap rocky !
Quentin : The Bloody Beetroots, du lourd
◇ Une déception ?
Lise : Il y a quelques trucs auxquels je n’ai pas accroché mais c’est tout flou
Vava : Hanni El Khatib, c’était mou
Quentin : Hanni El Khatib, trop blasé le mec
◇ Pourquoi le Cabaret et pas un autre ?
Lise : Le Cabaret j’y étais allée une seule journée l’année dernière et avais beaucoup apprécié l’ambiance ! J’étais curieuse de savoir ce que cela donnait sur 3 jours et je ne suis pas déçue.
Vava : Pour le prix ! et les groupes ! L’ambiance, et la date qui arrange tout le monde finalement !
Quentin : Pour le prix et l’ambiance légendaire
◇ T’as chopé ?
Lise : J’ai choppé une extinction de voix
Vava : GRAVE ! Un beau gosse qui s’appelle Quentin je crois…
Quentin : J’ai grave chopé : une rousse et une MST (l’un des deux est vrai)
◇ Les toilettes sèches, c’est le kiff ?
Lise : Oui je trouve ça très agréable de retrouver de la sciure dans mon slip
Vava : Toujours le kiff ! Et heureusement vu le nombre de fois où je les squatte…
Quentin : Carrément ! J’aime l’odeur des copeaux de bois quand je fais caca ! Manquait plus qu’une petite douchette à l’indienne à la place du PQ
◇ D’où venez-vous ?
Anaïs & Théo : Nancy
◇ Vous bossez où ?
Anaïs & Théo : A l’accueil des bénévoles, où bière et bonne humeur sont reines.
◇ Coup de coeur du festival (concert ou non) ?
Anaïs : L’espace Temps des cerises et le live de Crystal Castles
Théo : L’ambiance générale du festival, et sa taille humaine. Deux scènes, ça permet de voir tous les concerts.
◇ Une déception ?
Anaïs : The Offspring, je n’ai rien vu de punk…
Théo : Trop d’electro, moins de groupes. À noter Major Lazer, tellement faible musicalement qu’obligé de faire appel à du maquillage scénique. Danseuses, fumées, cotillons, drapeaux… Je ne prends pas de plaisir à voir un mec faire play sur son pc, désolé…
◇ Pourquoi le Cabaret et pas un autre ?
Anaïs : Parce que dans les autres festi ils ne font pas de kebab au sanglier. Plus sérieusement une prog’ de malade !
Théo : Ca se passe au Cabaret Vert parce que ça devient la deuxième ou troisième grande ville des Ardennes durant quatre jours, une ville où il s’en passe des choses
◇ T’as mangé quoi ?
Anaïs : De la barbapapa faite maison !
Théo : Essentiellement à la cantine des bénévoles. Des frites, 10 assiettes en une semaine, avec un poisson pané ou des nuggets. Mais j’ai surtout bouffé de la bière en fait.
◇ Les toilettes sèches, c’est le kiff ?
Anaïs : Vive les écofestivals !
Théo : Ouais clairement, t’économises réellement beaucoup d’eau, et finalement en festival, c’est certainement plus propre que les toilettes de chantiers non ? Première expérience de toilettes sèches, certainement pas la dernière.
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